Îlot

Prenez mon bras, je suis une île où les hommes trouvent leurs épices.
Pas un ne s’y laisse prendre car ils me quittent, heureux et repus.
Je ne suis pas une mais mille, je suis une pousse ondulée sanctifiée à l’air.
Centrée mais sans banlieue, une hémisphère tant est plus.
Un brin pragmatique, j’accueille et je supporte un idéal.
La passion.
Beauté divine, asphyxié d’un brouillard de sucre blanc, empoisonné du doute des continents, ce qu’il fait chaud
Je mouille mes nageoires au feu des mers tandis que mes côtés se façonnent à main d’homme.
Drôle d’île, un bout sans queue ni tête et pourtant
en son sein pointe le regard.